SÉCURITÉ ÉMOTIONNELLE : POURQUOI J’AI TANT BESOIN DANS UNE RELATION, QUE L’AUTRE SOIT FIABLE ?

La sécurité émotionnelle est pour moi un socle fondamental. Une certitude d’être apprécié qui ne m’installe pas dans un confort inerte, mais qui m’incite constamment à tout donner, car de la part de l’autre, je sais que je vais constamment tout recevoir : un sourire, de la tendresse, et en amour, deux yeux brillants.

Tout donner, pour tout recevoir : le souci de cohérence, sans cesse de réciprocité, me motive à offrir les trésors en moi, pour recevoir des autres, une chaleur apaisante, un amour, une magie : qui me sortira enfin de ma vigilance, de mon cerveau, pour laisser enfin totalement les manettes à mon corps, à mon humour, à mon coeur. Du coup, je donne tout. Et si en face, finalement on ne me le rend pas : je ne comprend pas. Je n’accepte pas que l’autre n’ait pas compris la chance, ce privilège unique de la transparence quand elle est associée toujours à la générosité.

Alors, immédiatement, je me sens tiraillé : entre un cerveau, par désir de réciprocité, qui me suggère, immédiatement, comme eux, de moins donner. Et une certitude en moi, qui me répète que ne pas tout donner, impliquera forcément de ne pas tout recevoir. Donc de vivre, en permanence, dans l’aléatoire. L’insécurité émotionnelle. Et sa vigilance associée. Et l’impossibilité d’évoluer dans la spontanéité. Alors l’énergie en moi commence à stagner. L’implosion va arriver : ou du moins, le compte à rebours a déjà commencé.

Quand je pense ça, à l’incapacité de beaucoup à réellement donner, ce qui me permettrait d’être sécurisé, et de faire ainsi profiter l’ensemble de la société de mes trésors. Quand je pense à ça, une colère monte en moi, j’aimerais l’évacuer, par des mots précis, ou déjà pour me libérer, par des larmes confuses… Quand je pense à ça, un mot me vient : gâchis.

Pourtant, je ne peux pas longtemps me résigner et rester abattu. Si je ne propose plus le meilleur de moi, que pourrai-je légitimement et honnêtement réclamer aux autres ?