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QUAND SORTIR DE MA ZONE DE CONFORT, ET QUAND REVENIR DANS MA BULLE ?

par | Sep 22, 2021

Par Sylvain

de chelous.fr

Après des années à essayer de me conformer, à encaisser, des rythmes de travail que je trouvais trop éreintants, laissant trop peu de temps à d’autres activités qui me tenaient tant à cœur… Après tant d’années à écouter des gens prononcer des paroles dures, violentes, à mon égard, et contre lesquelles je ne pouvais rien dire, car je ne trouvais pas spontanément les bons mots, pour m’imposer, me faire respecter, sans violenter l’autre à mon tour… Après toutes ces années, de violence contre moi, j’ai voulu enfin, durablement, me respecter.

Me lever à une heure, où je serai détendu, apaisé… Rencontrer des gens où le partage serait toujours de qualité, au plus près de la simplicité, du cœur, de l’intelligence, de l’excellence et du rire. Parcourir des lieux, où le silence qui y régnerait, et la beauté aussi qui l’étofferait, me permettrait de déployer tous les trésors en moi, au lieu de me recroqueviller, pour me protéger du béton et du bruit… Ce recentrage sur la nature, sur ma nature aussi, m’a permis de retrouver une magie, à l’extérieur, aussi à l’intérieur de moi, que je prenais goût à sculpter, en mots, en peau : pour offrir le plus beau, le plus inspirant, et le plus attrayant à la société.

Et puis, même si ça brillait dans mes yeux, dans mes mots, je l’espérais aussi dans chacun de mes silences… Même si une lumière s’amplifiait, beaucoup de personnes n’étaient pas encore disposées finalement à payer pour ce supplément. De poésie. De chaleur, de douceur. D’invitation à plonger en soi, comme on peut disparaître un temps sous la mer, pour mieux y remonter des trésors. Mon invitation : beaucoup n’en voyaient pas vraiment l’utilité. Ou n’en avaient pas simplement la capacité financière. Tellement de choses à régler déjà, qu’un livre ou une séance de coaching, peut rapidement passer pour un véritable luxe, qu’on ne décide finalement de s’offrir, qu’à condition d’être certain que cet investissement changera pour de bon notre existence… Le futur de notre vie…

En allant à mon rythme, en glissant paisiblement sur l’écorce de notre planète, j’avais donc gagné de la lumière, un éclat, mais qui ne rejaillissait pas sur le solde mensuel de mon compte à la banque. Une voix alors a commencé, en moi, à me dire « tu vas devoir y retourner ». Et là mon corps s’est mis à paniquer. Il ne voulait plus être brutalisé comme avant.

Seulement, un paramètre avait changé… Je ne l’avais pas réalisé, mais un paramètre avait changé… J’avais réduit drastiquement ma consommation, mes besoins financiers, j’avais même supprimé la contrainte du loyer, en revenant vivre chez mes parents, si bien que j’avais encore un peu de temps. Un peu de temps, avant de risquer à nouveau l’aventure en entreprise, avec sa hiérarchie qu’on ne maitrise pas… Ce flou dans les consignes si difficile à anticiper et à gérer. Et donc, pendant encore un certain temps, j’étais ma propre hiérarchie ! Mon propre N+1 ! Celui qui fixait le rythme. Décidait d’accélérer. Ou a contrario, décidait, à partir de certains signaux, de ralentir. Seul à décider, alors je pouvais me challenger. En total contrôle, me challenger !

Je pouvais dire à mon corps : « là on va faire du sport, alors que je sais très bien que tu préférerais rester assis. Mais si ça se trouve, ça va sacrément te bourrer d’endorphines, lancer ta journée, doper naturellement ta confiance, te prouver que tu peux être hautement déterminé, et montrer aux autres, par la détente de tes traits, et aussi la robustesse de ton corps : que si l’excellence est seulement un concept abstrait, il est de plus en plus incarné dans certaines personnes, au rang desquelles… toi…

Savoir que je pourrais moi-même décider, quand commencer, quand arrêter, m’a redonné le goût « à forcer » un peu ma nature. A ne pas rester enfermé dans l’image que je me faisais peu à peu, de moi, surtout depuis les diagnostics, « Zèbre », ou Autiste Asperger…

Alors, au quotidien, je me lance des challenges. Je me pousse parfois à rencontrer des professionnels qui pourraient m’aider dans mes projets. Je m’efforce d’avancer au maximum sur des idées d’articles, de chansons, de livres, de démarchage. Et comme l’inconfort peut arriver très rapidement, dans les relations sociales, les transports, ou les lieux publics : j’essaye d’avoir un maximum d’outils à portée de mains, pour que quand l’inconfort arrive, limiter le stress, qui me ferait regretter d’avoir osé.

Dans le sac : le lecteur MP3, quand je sens le besoin de couvrir certains sons, certaines voix. A manger aussi, et à boire, pour combler l’énergie dépensée, après plusieurs heures passées à me concentrer. Et si je sais que je vais passer beaucoup de temps à l’extérieur, ou rentrer tard et décaler ainsi mon temps de sommeil, je m’offre le lendemain, une journée sans rendez-vous, libre d’écouter mes envies, mes aspirations, ma soif de repos et de découvertes. Je m’offre ainsi une récompense, un cadeau : qui rend la fin du challenge doux. Agréable. Pour mieux recommencer par la suite.

Me motiver, me challenger pour déployer au maximum mon potentiel. Et aussi m’écouter, pour pouvoir fournir des efforts sur la durée. J’essaye de devenir le supérieur hiérarchique, l’entraîneur que j’aurais aimé rencontrer dans ma vie : pour occuper pleinement ma place dans cette société.