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BRUIT : COMMENT RÉCONFORTER, EN URGENCE, MES SENS ?

par | Sep 20, 2021

Par Sylvain & Dune

de chelous.fr

Le bruit, les discussions creuses sur le siège d’à côté, ou des mouvements brusques sont des violences, comme beaucoup d’autistes, dures à partager. Une violence qui me salit, une trace que les gens laissent en moi, quand ils partent, satisfaits d’avoir vidé leur sac avec un proche. Le silence revient alors dans la pièce, eux partis. Mais je ne peux pas en profiter. C’est comme si les poubelles en eux, ils les ont déposées en moi. Et si je me plains, on me dira certainement que ces gens n’ont fait que parler. Et mes plaintes paraitront exagérées.

Alors, je suis obligé d’accepter cette violence. De rechercher, avec l’ardeur d’un chercheur d’or, mais je suis un chercheur de silence. Et je sais que les prochains mois, le combat sera là. Avec le bruit. Avec l’absence d’harmonie, dans une voix, dans un geste.

Et hier, elle était là, après lui. Elle a emballé l’aliment, délicatement, dans le silence, avec soin. « On dirait un cadeau de noël. Emballé avec amour ». « J’essaye. J’essaye de bien m’appliquer ». « Ça se voit.  » (Sourire).

Et cette application dans le pli, a apaisé les plis sauvages de cet homme juste avant dans le café. Pourquoi tourner une feuille dans tous les sens, et la plier avec brutalité, frénésie, sans précision, sans magie ?

Peut-être pour me faire prendre conscience, que les gestes doux, conscients, appliqués, sont des mélodies. Comme celles des voix posées, ancrées, qui me racontent l’histoire d’un humain, qui a recyclé ses émotions en lui, avant de parler, pour ne pas déposer avec négligence,  son désordre en lui, injustement chez les autres.

Créer des endroits de douceur, de chaleur, de silence. Pour les gens immédiatement envahis, encombrés par le bruit. Et par contamination, faire prendre conscience à toute une population, des bienfaits pour la créativité, la santé, de lutter contre la pollution sonore. 

Instaurer bientôt ce type de locaux dans chaque centre-ville ? Chaque entreprise ?

Dans l’attente, je couvre les bruits, les voix, de musique, directement propulsée dans mes oreilles, via mes écouteurs. Ou j’instaure un filtre, via un casque antibruit, ou des bouchons d’oreille en cire.

Et je vérifie souvent que la solution n’est pas pire que le mal que je souhaite combattre. Car rajouter de la musique à de la frénésie peut parfois augmenter la confusion. Et me retrancher derrière des bouchons ou un casque peut parfois m’isoler, avec pour résultat de trop concentrer l’énergie en moi, dans ma tête, et faire monter comme une colère.

Bref, j’essaye de devenir un artisan anti-bruit. De m’adapter, me mélanger, ne pas trop m’isoler, mais toujours me respecter. Artisan anti-bruit.